Lors de cette cinquième édition de la journée régionale du Club Mont-Blanc Cœur et Sport, le 5 novembre 2011 à Annecy, cette année, de nombreux thèmes ont été abordés.
Le premier était intitulé « Sports et facteur de risque » :
. Diabète (Non insulino dépendant-Type 2) traité et sport :
La conduite à tenir est la suivante : Diminuer l’apport en graisse saturé, limiter la sédentarité (Pas plus de 7 H de repos par jour), faire une épreuve d’effort préalable et augmenter la pratique du sport dans la vie quotidienne (Endurance, 3 fois par semaine, pas plus de 2 jours à la suite sans sport + Résistance, 150 minutes par semaine à 40 à 50 % de sa Vo2 max).
. Traitement dyslipidémique (Ex : Traitement contre l’hypercholestérolémie) chez le sportif :
– L’élément capital de cette prise en charge en prévention primaire est la mise au point à faire au niveau alimentaire (Notion de régime alimentaire)
– En prévention secondaire : L’usage médicamenteux est préconisé (Ex : Statines) en plus.
. HTA (Hypertension artérielle) chez le sportif : Chez un sportif hypertendu traité, la pratique du sport est capitale pour diminuer le risque cardio-vasculaire.
Le second était intitulé « ECG du sportif et mort subite » :
Plusieurs chiffres à retenir :
– 95 % des morts subites sont des hommes
– 36 % ont moins de 40 ans
– 90 % des morts subites se font à l’entrainement
– 60 % des anomalies cardiaques détectées si réalisation d’un électrocardiogramme (Associé à un examen clinique)
– Le cyclisme et la course à pied sont les principaux sports pourvoyeurs de morts subites (Le football et la randonnée sont les suivants).
– Le cocktail explosif = Tabac + Cholestérol élevé (LDL = mauvais cholestérol) + sédentarité.
Le Dr Chevallier a insisté sur la fréquence de réalisation de l’électrocardiogramme lors de la visite de non contre-indication (VNCI) à la pratique d’un sport :
– Recommandation Française (2003) : Un ECG tous les 3 ans entre 12 et 20 ans, puis tous les 5 ans.
– Recommandation internationale (2005) : Un ECG tous les 2 ans entre 12 et 35 ans.
Enfin, il a été souligné une nouvelle fois que la VNCI est une visite à part entière, qui ne doit pas se résumer à un certificat signé à la demande du patient, à la fin d’une consultation pour un tout autre motif.
Le troisième était intitulé : « Sport et enfant » :
Les intervenants ont insistés sur l’importance du dépistage du surentrainement chez l’enfant, dont l’évolution peut être très insidieuse jusqu’à l’épuisement sportif.
Ce contexte peut aboutir à des troubles comportementaux dont les troubles du comportement alimentaire…
Attention au surinvestissement de la pratique sportive que ce soit par l’enfant ou la famille d’ailleurs.
En théorie, il faudrait respecter un arrêt des activités sportives pendant 2 à 3 mois par an, ce qui n’est presque jamais le cas.
Ils ont également démontré l’importance de la vaccination chez l’enfant, ainsi que la recherche étiologique (La cause) de tout malaise chez l’enfant.
Le dernier était intitulé : « Le Trek » :
. Le trekkeur :
Le docteur Bouchet a expliqué l’importance de la consultation dite de montagne avant un départ pour une expédition, un trek et/ou une ascension (Alpes, Himalaya…) pour mieux préparer ce voyage : Identification des contre-indications à l’altitude, préparation de la pharmacie individuelle…
Le Pr Richalet a réexpliqué l’intérêt de ce test (pratiqué au CMSLG), il permet la mise en évidence d’une incompatibilité à l’altitude (Environ 5 % de la population) du fait d’une prédisposition génétique.
Plusieurs conseils découlent de ce test : Par exemple, la prescription d’un médicament en prévention du Mal Aigu des Montagnes (Le MAM).
Pour l’anecdote, il nous a rapporté que le Ladakh (Inde) était la zone du monde la plus à risque pour le MAM, malgré une bonne acclimatation (Environ 700 consultations par an sur 2 mois !), ce qui reste à ce jour encore mystérieux sur le plan médical.
. Le guide :
Le Dr Herry nous a enfin expliqué le cursus des guides de haute montagne français, en matière médical (Il assure leur formation), qui dure 4 ans.
Ils sont environ 1000 en France et 50 nouveaux par an.
Ils doivent effectuer une liste de courses impressionnantes pour valider leur formation et ont un niveau de secourisme élevé à la fin de leur formation.
Cette journée de formation a donc été très riche en enseignement utile à notre pratique quotidienne en tant que médecin du sport et de la montagne.
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui se sont impliquées dans l’élaboration de cette belle journée médicale sur Annecy.